Photographier c’est communiquer, mais mon plus grand plaisir se trouve dans la réalisation d'une photo, un plaisir solitaire que ce soit pour la prise de vue ou son édition sur Photoshop. J'ai quand même besoin de les « constater » ces photos en les regardant en compagnie de diverses personnes, pour obtenir des réactions et des avis variés, puisqu’il faut plaire. Évidemment, j'éprouve un rassurant plaisir quand mes photos suscitent des commentaires élogieux, mais ce qui me plaît davantage, c’est lorsqu’on souligne un aspect d'une photo sur lequel je me suis beaucoup attardé et que je considère comme un point fort de l'image. Tous n'ont pas la même sensibilité, ni la même culture. Je crois que l’acte de « voir », qui est essentiel tant au photographe qu’à l’amateur d’art, s’apprend notamment à travers « la culture artistique».
Je suis toujours étonné de constater que ma première photo d’un sujet est souvent celle dont la composition est la meilleure, même si le tout s’est exécuté en quelques secondes, le temps de porter le viseur à mon œil, sans penser aux règles de la composition. Je me demande parfois si nos créations ne sont pas, en quelque sorte, des pastiches, qui puisent leur inspiration à même notre bagage culturel? Ce qui n’enlève rien à leur valeur et à leur originalité. Cela donnerait raison à Gisèle Freund lorsqu’elle affirme que: « La culture pour un photographe est bien plus importante que la technique. » (Gisèle Freund, 1908-2000 photographe française d’origine allemande).
André Guay